Premières formes de vie sur Terre
Apparue il y 3,5 milliards d’années, souvent qualifiée d’algue, la spiruline est en réalité une « cyanobactérie » donc une bactérie réalisant la photosynthèse. Les cyanobactéries, via le processus de photosynthèse, ont contribué à l’enrichissement de l’atmosphère en oxygène puis la formation d’ozone, elles sont à l’origine de la vie animale et végétale sur Terre.
Premier produit dopant de l’Histoire
La légende raconte que l’Empereur Aztèque Moctezuma consommait beaucoup de poisson. Afin d’être livré quotidiennement, il engagea des « coureurs de poisson » chargés d’acheminer la précieuse marchandise, du Golfe du Mexique au palais de l’Empereur, soit 300 km et 200 mètres de dénivelés. Ses coureurs se relayaient dans des conditions climatiques rudes et au prix d’un effort physique intense. Afin de maintenir leurs performances et les cadences exigées par l’Empereur, ils consommaient de la Spiruline quotidiennement.Les conquistadors espagnols avaient décrit dans des relevés d’expédition sur les Aztèques, les débuts de l’exploitation de la Spiruline :
Ils (Les Aztèques) récoltent à une certaine époque de l’année, une espèce de purée bleue – verte qui stagne sur l’eau des lacs de Tenochtitlan. Ils la collectent avec des filets en mailles très fines, ils l’épaississent puis ils la font sécher pour en faire des sortes de galettes qu’ils consomment. Ce n’est ni plante ni terre mais quelque chose comme de la boue.
Les « Kanembous » en avance sur leur temps
Au nord-est du Tchad, la région de Kanem est peuplée par la tribu ancestrale des Kanembous. Depuis toujours, les femmes kanembous récoltent à la surface des mares, une bouillie verte qui y pousse naturellement : la spiruline. Une fois séchée dans le sable, sous forme de galettes (dihé), elles les revendent sur les marchés locaux. La spiruline s’accorde parfaitement avec la boule de mil qui est la base de l’alimentation de cette région. Les Kanembous, contrairement à des populations n’ayant pas accès à la spiruline, vivraient en meilleur santé et plus longtemps.
Redécouverte de l’algue miracle au XXe siècle
Dans les années 1960, Le botaniste belge Jean Léonard, parcourait les marchés indigènes à la recherche des produits végétaux. Il fut intrigué par la découverte de galette bleu-verte sur des marchés indigènes. La plante fût analysée et identifiée : la spiruline, véritable trésor de protéines, vitamines, minéraux, enzymes, pigments…
En parallèle, la société mexicaine Sosa Texcoco exploitait les eaux alcalines souterraines du lac Texcoco, actuel emplacement de Mexico. L’extraction du carbonate de sodium fut interrompue par une micro algue qui bloquait le système. Après l’avoir identifiée et analysée, vu la richesse inégalée de la spiruline, la société Sosa Texcoco décida de la cultiver, la première culture commerciale de spiruline venait de voir le jour !
L’aliment de demain
Dès 1974, l’ONU soutient le développement de la spiruline en tant que « meilleure nourriture du futur ». Véritable arme contre la malnutrition, l’OMS a évaluée que 17,5g de spiruline permettraient de nourrir une personne de 70 kg et 5 g un enfant. Les ONG sont donc passées à l’action en investissant dans des fermes de production de spiruline au Burkina Faso et à Madagascar.
Par son mode de production, la Spiruline est l’aliment éco-responsable par excellence. Elle nécessite 30 fois moins de surface de culture que le soja, 40 fois moins que le maïs et 300 fois moins que la viande de boeuf. Pour l’utilisation de l’eau par kg de protéines, elle en utilise 3 fois moins que pour le soja, 6 fois moins que pour le maïs, 50 fois moins que pour la viande de boeuf.
A ce jour, les scientifiques de la NASA et de l’agence Spatiale Européenne travaillent sur la Spiruline pour l’alimentation des spationautes lors de séjours prolongés dans des stations spatiales ou de futurs voyages longues distances.